21 août, 2006

22 juillet : Jour 9 - Hangzhou : Lac de l'Ouest et Jialefu

Après ces quelques jours d'inactivité, nous revoilà pour raconter la suite de nos aventures !

On devait se lever tôt pour pouvoir prendre le train pour Hangzhou de 7h et quelques. Nos places étaient plus ou moins squattées par de grosses légumes apparemment (les employées des chemins de fer étaient au petit soin avec elles) et on a failli ne pas avoir de places assises. Mais tout est bien qui finit bien et on s'est retrouvé à bavarder avec une famille hong-kongaise qui allait à Hangzhou pour 2 jours. Très sympa, la famille ! La grand-mère m'a donné de quoi calmer la grosse piqûre de moustique qui a fait tripler de taille ma cheville.

L'arrivée à Hangzhou 杭州 s'est assez bien passée malgré une guerre des taxis acharnée à la gare. On a tout de suite su que cette ville nous plairait. Moins stressante que Beijing ou Shanghai, elle donne l'impression d'être enfin à taille humaine... Bon ok, elle fait plus de 6,16 millions d'habitants, mais c'est une ville magnifique. D'ailleurs, les Chinois ne s'y trompent pas : ça fait cliché, mais il y a ce proverbe chinois qui dit : "Au ciel, il y a le paradis, mais sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou" (上有天堂,下有苏杭 shàng yǒu tiāntáng, xià yǒu sū háng). C'est une ville pleine de charme avec son superbe lac (le Lac de l'Ouest, 西湖 Xīhú) et ses bâtiments anciens très bien conservés.

Notre hôtel est superbement situé, quasiment au bord du lac, dans un quartier super jeune avec des bars et des restos chics et à quelques pas de l'Académie des Beaux-Arts d'Hangzhou. Les chambres sont spacieuses et propres. Mais... hum... autant le dire franchement, malgré la bonne impression que m'a faite cet hôtel, je le soupçonne de servir un peu de love hotel, une sorte d'hôtel de passe, quoi ! Les paquets de préservatifs pour homme et pour femme, les culottes de rechange posés sur le mini-bar, ce sont des signes qui trompent pas... Sans parler de la salle de bain transparente (en verre). Il ne manque plus que les miroirs judicieusement placés et le lit en forme de coeur et on n'est pas loin... Bref ! Cela ne change absolument pas le fait que cet hôtel était pas mal du tout, pour un prix raisonnable.

Une fois nos affaires posées, on est allé déjeuner dans un petit resto musulman où on a pu voir le chef faire les ramens à mains nues. On était assuré sur la fraîcheur des nouilles qui étaient très bonnes. Ensuite, il n'y avait qu'à traverser la rue pour arriver au bord du Lac de l'Ouest, le lac le plus célèbre de Chine. Enormément d'histoires et de légendes ont pour décor ce lac. C'est notamment là que se déroule la célèbre légende de Serpent Blanc.

Ce sont malheureusement les seules photos du Lac de l'Ouest qui nous restent

Mais en cherchant dans les photos d'un précédent voyage en Chine, j'ai pu récupérer quelques photos exploitables.

Après s'être baladé au bord du lac, on s'était qu'il fallait absolument prendre les bateaux super kitsch pour se rendre sur les îles.

Le billet permet de prendre tous les bateaux qu'on veut pour passer d'une île à l'autre

Vues du lac

L'un des trois petits dagobas qui indiquent l'endroit le plus profond du lac

On s'est rendu sur différentes îles verdoyantes, avec des jardins magnifiques. Mais celle qui nous a le plus retenu, c'est l'île de Yingzhou, avec les Trois bassins reflétant la lune, que l'on aperçoit super bien sur Google Earth. Pas seulement parce que c'est la plus grande ou que c'est la plus belle. Mais aussi parce qu'une grosse pluie nous est tombée dessus alors qu'on la visitait. A noter que c'est à ce moment que Cécile et Florian ont enfin investi dans un parapluie ridicule, qui faisait penser un peu à un rouleau de papier toilette.

Le fameux Lac de l'Ouest et l'Île aux trois bassins reflétant la lune (oui on voit 4 bassins, mais en fait non, c'est 3, la quatrième partie, c'est un pont qui la découpe)

Après la petite balade humide sur les îles, on a voulu visiter une pagode qu'on voyait au loin : la pagode Leifeng qui a la grande particularité d'être ultra high-tech : il y a un ascenseur qui dessert les six étages et les deux niveaux en sous-sol. Mais comme la paresse n'est jamais un luxe facile d'accès, il fallait faire une longue queue pour le prendre. Nous, on a préféré le faire à pied.

On a voulu rentrer à l'hôtel le plus rapidement possible, mais c'était assez compliqué : la pluie était en effet de plus en plus forte et les rares taxis nous passaient sous le nez, raflés par des Chinois plus réalistes et surtout plus vifs que nous... Mais heureusement après 15 minutes à désespérer, prêts à monter dans le premier bus venu, un taxi s'est enfin arrêté pour nous prendre.

Après s'être posé un peu, on a profité d'une éclaircie pour aller visiter... Carrefour (Oui oui, l'hypermarché comme en France), qui se dit Jialefu 家乐福, qui peut se traduire par "joie et prospérité pour la famille" !! D'ailleurs, c'est une enseigne super importante qu'on a retrouvée partout en Chine. En fait on a pas été dépaysé, parce que c'est aménagé pareil. Les rayons sont organisés pareil, avec les mêmes caisses, les mêmes gondoles. Tout est pareil sauf les produits qui sont pour le coup chinois. Genre le lait de soja, le riz, les bonbons bizarres... A noter le nombre élevé de démonstrateurs qui présentent les nouveaux produits : on a pu goûter à du thé à l'orge, à des chips à la concombre (dites pas "beeurk !! >_<" parce qu'en fait c'est pas si mal... chimique mais pas mal) et à du Tang !!! Vous savez le jus d'orange méta-chimique en poudre ! Bref, Jialefu a été une visite culturelle et surtout utile, on a fait de très bonnes courses.

Votre serviteur à la sortie des caisses

Et le ticket de caisse... enfin le deuxième, on y est retourné une deuxième fois pour compléter les achats

On en a profité pour dîner dans le centre commercial dans une sorte de boulangerie à la chinoise et on est rentré tranquillement pour faire un dodo mérité.

La Chine bizarre et surprenante (3) : Cab Wars ou la Guerre des Taxis

Pour commencer : oui ! le titre de ce message est bel et bien une parodie minable du titre de la saga de George Lucas. Mais parodie fidèle puisque j'ai volontairement fait la même erreur de traduction : "guerre des taxis" alors que ç'aurait dû être "guerres de taxi". Mais passons...

C'était utile de faire un petit message sur les taxis en Chine, qui sont plutôt confortables (en général ce sont de grosses berlines, type VW Santana ou Citroën ZX) avec un grand coffre où on peut fourrer 4 gros sacs et une canne. Par contre la grille entre le chauffeur et la place du mort n'est pas très accueillante. Et puis les chauffeurs de taxi ne parlent absolument pas anglais et encore moins français. Ils s'expriment dans un chinois bien guttural et ne font que peu d'effort pour essayer de comprendre ce que j'essayais de baragouiner. A tel point qu'à la fin, j'écrivais le nom de l'endroit où on voulait aller sur un bout de papier pour éviter d'avoir à perdre les 10 minutes habituelles d'incompréhension mutuelle. Puis après une fois dedans, ils sont en général curieux et posent toutes sortes de questions :

-nǐmén shì nǎguó rén ? (你们是哪国人 ? D'où venez-vous ?)
-wǒmén shì guó rén. (我们是法国人. Nous sommes français.)
S'ensuivent des phrases-clichés du genre : "-guó rén ěěěěěěn làng màn ! (法国人很浪漫 ! Les Français sont siiiiiiiiiiii romantiques ! -_- )" ou encore des phrases plus ou compréhensibles où j'ai reconnu en vrac les noms de Napoléon, de Victor Hugo, du général de Gaulle ou encore de Thierry Henri (Fifa World Cup oblige). D'où des trajets et des conversations assez surréalistes, surtout le soir...

Par contre, comme ils ont tous des compteurs, ils évitent d'arnaquer les clients. On n'a pas eu de trop mauvaise surprise au moment de payer. Sauf la seule fois où on a eu une nana, qui a dû, selon moi, faire des détours pas possibles, parce que la course était particulièrement salée, ce jour-là...

En fait, le gros souci avec les taxis chinois, c'est d'arriver à en choper. En journée, dans les heures creuses, dans les coins pas trop bondés, ça va. C'est plutôt facile : il suffit de lever le bras et d'attendre. Par contre, dans les coins super touristiques, genre Wangfujing à Beijing ou Yuyuan à Shanghai, c'est une autre histoire. Soit les taxis qui ont aperçu au loin des laowai (les vieux étrangers) et font sembler de pas nous voir, soit on se fait griller la politesse par des Chinois surgis dans notre dos, soit lorsqu'on en chope un, il fait semblant de rien comprendre et se barre sous les insultes. Bref, chaque fois qu'on devait rentrer à l'hôtel, il y avait un petit moment d'angoisse où on se demandait si un taxi allait s'arrêter... C'est ça la terrible guerre des taxis ! A tel point qu'à chaque temple qu'on a visité, il y a eu une petite prière au bouddha du coin pour qu'il nous aide à avoir un taxi (et du riz et du fric aussi).

20 août, 2006

21 juillet : Jour 8 - Shanghai : Découverte de Shanghai et Bouddha de Jade

Comme je l'avais précisé dans le précédent message, l'arrivée à Shanghai était un peu matinal. Pourtant il faisait déjà bien chaud et bien humide pour 7h du matin. C'est donc un peu dans le pâté qu'on a pris le métro pour se rendre à l'auberge. Ce n'était pas très évident de se faire comprendre par le guichet surtout quand on a un sac bien lourd sur le dos, mais aussi un petit sac devant et une canne bien chiante et que ça fait la troisième fois qu'on se fait gruger dans la queue. C'est à ces moments-là qu'on regrette de pas avoir l'immunité diplomatique pour distribuer 2-3 coups de tatane qui aurait bien soulagé... Bref...

Quelques mots sur le métro shanghaïen : super bien organisé et surtout climatisé ! Autant le métro de Beijing fait assez cheap (le ticket se résumant à un petit coupon que les contrôleurs déchirent comme des bourrins à l'entrée, pas de clim, et bien que très propre, le métro pékinois fait vieux), autant celui de Shanghai est super high-tech : carte magnétique pour tous, propreté impeccable mais service pas très souriant. Ce qui était assez ironique quand on voit la vidéo de propag... de publicité qui montre les gentils employés du métro shanghaïen apporter de l'eau aux vieilles dames et qui aident les enfants perdus... bwahahaha !!

Quant à l'auberge : très bonne surprise ! Plutôt bien située, dans une rue animée et commerçante, elle est jeune et dynamique. Et surtout le personnel parle anglais ! Bon avec un accent chinois, mais anglais quand même !! Le staff était plutôt jeune et les jeunes filles étaient plutôt mignonnes... :-p Surtout Iris... Hum...

La carte de l'auberge... pas très utile non plus pour les taxis qui avaient du mal à la lire mais bon si jamais l'un d'entre vous voulez veut aller à Shanghai, cette auberge est une bonne adresse.

On a eu un dortoir pour 4 sans aucune difficulté. Et c'est avec un immense plaisir qu'on a pris une bonne douche pour se débarasser de la crasse de la veille et de la nuit dans le train dans des douches proprissimes ! Bon sang ce que ça change de Beijing ! Pas de problème de plomberie ! Pas de tube de néon au plafond qui continue de clignoter même quand on l'a éteint !! Rien que ça, ça fait aimer Shanghai !

Après s'être débarbouillé, on a pu faire un peu de lessive (des joies simples mais tellement agréables !). Puis on a demandé au gentil personnel de l'auberge de réserver les trains pour Hangzhou et Suzhou, d'y réserver les hôtels. Ce qui est expédié en moins de 20 minutes. On a donc un train pour Hangzhou le lendemain matin. On profitera donc de cette journée pour se reposer un peu et faire quelques visites.

Donc direction vers le Temple du Bouddha de Jade (玉佛寺), un petit temple au milieu de Shanghai aux couleurs bien pétantes. La particularité de ce temple, c'est la statue d'un bouddha de plus de 2 mètres de haut entièrement en jade ! Mais malheureusement interdiction de le prendre en photo. Autre truc sympa : il y a un resto végétarien pas mal du tout, mais où la clim a été un peu trop poussée. Et avec les desserts qu'on a pris (un grand verre de glace pilée à la mangue pour Kali et à la pastèque pour Cécile, Florian et moi), on commençait à se geler un peu alors qu'il devait bien faire plus de 30°C à l'ombre dehors. Le dessert a mis l'estomac de tout le monde un peu vrac. Mais on ne l'a presque pas regretté.

Mais pour le moment les photos du temple !

Il s'agit du premier temple quand on entre. On remarquera les couleurs jaunes bien flashy qui tranchent bien avec les gris et les blancs délavés des immeubles en arrière-plan.

Un encensoir sur lequel pendouillent des dizaines et des dizaines de rubans rouges

La fumée des encens qui picote le nez et la gorge quand on s'approche de trop près.

On a été surpris par l'aspect de ce temple qui est en fait assez récent (début du XXème siècle)

L'un des trucs rigolos de ce temple, ce sont les petits bas-reliefs en couleurs bien kitsch

Voilà un autre exemple de ce que je décris plus haut

Il y a le même genre de statues kitsch en haut de la porte

SInon il y a aussi pas mal de petites sculptures avec des animaux : ici des éléphants...

Là des dragons

Quelques visages connus

Des photos des filles prises dans le petit jardin à l'arrière du temple

Après le déjeuner on s'est promené dans le Jardin du Peuple (人民公园), un petit parc assez reposant avant de se mêler à la foule de Nanjing East Road (南京东路), LA rue touristico-commerçante, genre Wangfujing en plus... hong-kongais : néons, mecs lourds qui proposent des tshuss (shoes ?), des faux Gucci, de fausses Rolex, des faux Vuitton et tout le tralala et beaucoup plus de touristes blancs. On s'est arrêté dans une boutique Baleno, une sorte de Gap chinois en beaucoup moins cher et en beaucoup mieux, où on a fait le plein de T-shirts bariolés et rigolos.

Nanjing Road

Nanjing Road mais avec des touristes français enthousiastes

Le fameux Baleno

Moi devant une boutique (une pharmacie chinoise, je crois) qui porte le même nom de famille que moi. Sûrement des cousins éloignés richissimes...

Après cet après-midi finalement épuisant (oui Nanjing Road est suuuuuuper longue), on est rentré à l'auberge où on s'est étalé comme des loques, ne trouvant même pas la force de ressortir pour dîner. Cécile et moi sommes donc partis à la recherche de plats à emporter : mais nous ne sommes revenus qu'avec des instant noodles et de délicieuses briochettes au haricot. Pourtant on s'est régalé :)

16 août, 2006

20 juillet : Jour 7 - Taishan (2) : Au sommet du Taishan

Le sommet du Taishan est une espèce de terrasse où s'entre-mêlent boutiques, restos et temples. La vue y est fantastique : les autres montagnes semblent flotter sur les nuages, on peut apercevoir également des temples perchés sur les flancs. On a profité de la vue splendide une bonne heure en essayant d'arriver au Pic de l'Empereur de Jade, le point le plus haut où il y a le Temple de l'Empereur de Jade (l'une des divinités les importantes du taoïsme). Dans ce temple, la plus grosse particularité, ce sont tous les cadenas qu'on peut y trouver : on fait graver son nom et son voeu et on l'accroche dans le temple pour que le voeu se réalise.


Après cela, on est redescendu tranquillement. Par le téléphérique, sauf Florian qui voulait redescendre à pieds. D'après le Lonely Planet, l'ascension de cette partie prend 2 heures. On avait estimé la descente à 1h30. On l'a donc attendu en prenant un thé, dans un salon de thé en plein air. Mais il est arrivé plus vite que prévu ! la descente d'1h30, il l'a faite en 45 minutes au mieux. Puis on est allé mangé dans l'un des restos de la Porte du Milieu, parce que la crêpe qu'on a prise avant la montée était un peu légère.


Ah oui ! J'en ai profité pour prendre une canne, qui aura fait embêter son monde tout le reste du voyage.

C'est la porte qui nous attend à la sortie du téléphérique.

On peut distinguer les téléphériques émergeant de la brume...

Des temples perdus sur la montagne

Kali est ravie d'être sur le Taishan

Tout comme Florian...

L'escalier pour y monter à pieds

Les boutiques et les restos qui sont au sommet

un des temples

Il y avait pas mal de touristes ce jour-là

Il y a également pleins d'inscriptions peintes, dont une de Mao, qui n'est pas le dernier des déconneurs, qui avait dit : "Au sommet du Taishan, le monde est rouge !!"

On reconnait tout de suite que c'est un touriste chinois qui a pris cette photo de travers...

Ma Kali faisant de la pub pour une boîte américaine (oui une autre !)

Une belle photo des amoureux au sommet du Taishan

Au temple de l'Empereur de Jade

Accrochés sur l'encensoir, on peut apercevoir les cadenas des pèlerins et des touristes

On avait l'impression d'être dans une des peintures chinoises

La petite grotte était chouette.

Après être redescendu dans la ville, on a repris le car pour Jinan d'où on a pris le train de nuit pour Shanghai. On avait un peu trop d'avance et la partie de tarot improvisée dans la gare est devenue l'attraction principale de toute la salle d'attente. Apparemment les Chinois n'étaient guère habitués à voir des touristes occidentaux jouer aux cartes...


Le voyage en train s'est relativement bien passé. L'arrivée à Shanghai était un peu trop matinale (du genre 6h50 du matin) mais qu'est-ce qu'on était content d'y être arrivé !